" Qu'est-ce qui fait que Sabra et Chatila est une exception, c'est-à-dire, contrairement à tous les autres, un événement mémorable et plus qu’un événement mémorable, un événement qui provoque une amnésie pratiquement absolue de tous les autres, y compris d’ailleurs chez les victimes du flot d’atrocités qui a ensanglanté le Liban toutes ces années? Je ne sache pas, par exemple, que des palestiniens aient porté plaintes contre les dirigeants syriens de Tal-el-Zaatar ou des libanais chrétiens contre l’OLP comme responsables de Damour. […] la guerre du Liban continua bien après le départ des israéliens de Beyrouth et que trois ans plus tard des massacres de civil palestiniens eurent lieu dans les mêmes camps de Sabra et Chatila et qu’ils eurent cette fois ci pour acteurs et pour coupables les chiites de la milice d’Amal, commettant de nouvelles destructions, de nouveaux crimes, dont l’importance et la cruauté n’eurent rien à envier à ceux de septembre 1982. »
Eric Marty in Bref séjour à Jerusalem